Coriolan est le dernier masculin “grand public” créé par Jean-Paul Guerlain, mais après un succès insuffisant, il a été retiré du marché en 2003. Rien ne doit être plus difficile que de
réinventer la masculinité selon Guerlain en 1998, alors que la marque n’est pas vraiment à son apogée, et que le dernier masculin Héritage, date de 1992. La direction choisie fut un
certain classicisme, avec un accord chypré épicé, à peine modernisé par quelques notes d’agrumes, de gingembre, d’anis et de genièvre, et plutôt à contre-courant des aromatiques aquatiques lancés
à profusion à cette époque. Entre les jeunes qui le trouvèrent démodé et poussiéreux, les fidèles de Guerlain qui le jugèrent trop moderne, et les autres qui ne prirent pas le temps de le
découvrir à sa juste valeur, Coriolan fut un flop commercial.
C’est dommage car c’est un parfum qui évolue de manière intéressante au cours du temps, après un départ hespéridé qui peut paraître agressif, il développe un accord épicé, boisé, chypre très
raffiné, complexe et qualitatif.